Sondage : Qui à gauche, tout parti confondu, pour succéder à François Hollande?
11 avril 2016 – Mise à jour 19 avril 2016 par Alexis
A un an des Présidentielles 2017, la candidature à gauche n’est presque plus un tabou.
A demi-mot, l’évocation d’une primaire au Parti Socialiste prend forme ces derniers jours.
Reste qu’aujourd’hui, aucune figure emblématique à gauche ne sort du lot ou ne s’est déclarée, hormis Jean-Luc Mélenchon.
Entre frondeurs et soutiens au Président de la République, qui souhaiteriez-vous à gauche pour succéder au Président Hollande en 2017? Prenons les devants avec ce sondage.
L’après-Hollande
Les principaux candidats à une Primaire Socialiste en 2017
Par les étudiants François et Vincent, du blog Savoir en débats
A un an des prochaines élections Présidentielles, la liste des candidats se dévoile peu à peu :
Jean-Luc Mélenchon (Sans étiquette), Marine Le Pen (Front National), Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France), Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), etc…
Pour l’instant, pas de grandes surprises ni même de grands changements. Car si on reprend cette liste non-exhaustive et non-officielle, étant donné que personne n’a déposé les 500 parrainages nécessaires, tous étaient déjà là pour les élections présidentielles de 2012. Et même avec, pour la première fois une primaire à droite, rien ne fait pressentir une réelle nouveauté.
C’est peut-être au Parti Socialiste qu’une nouveauté se profile. Ne parlons pas de l’incertitude concernant François Hollande, qui peut encore légitimement se représenter. En fait, même s’il est décrié comme impopulaire, personne ne remettra en cause ce droit au sein de son parti. Il est bien question ici d’imaginer, sans certitude, une liste des personnalités de gauche étant susceptible de se présenter à la primaire ; Et de ce fait, d’être le candidat aux élections présidentielles de 2017.
Forcément le premier qui apparaît est celui de Manuel Valls. Dans certains cas, notre 1er ministre se trouve être plus populaire que le président lui-même. Seulement, il a toujours clamé son allégeance pour son président, et a souvent déclaré qu’il ne se présenterait pas sans l’aval de celui-ci. Pourtant sa force réside dans le fait que même si il n’est pas le plus aimé des Socialistes (et des sympathisants de Gauche), il s’avère être un candidat apprécié par les électeurs centristes, et même droitisants. Sachant cela, le large ratissage éventuel pourrait lui offre une réelle occasion à saisir. Et voici son souci, sa ligne trop à Droite, la mènera-t-elle vers une candidature étiquetée droitisante ou tirera-t-il avec lui tout le Parti Socialiste dans sa direction ?
Si on pense à l’aile gauche du PS, on peut imaginer voir un Arnaud Montebourg revanchard de sa troisième place aux primaires de 2012. Certes, il aurait échoué à sauver Arcelor Mittal mais son éviction du gouvernement nous a aussi montré qu’il n’acceptait pas d’avoir une politique plus libérale. Sa force est justement cette image de l’homme rejetant le capitalisme financier, dirigé en Europe par les grands patrons de la finance. Ou du moins, il a essayé de relayer une autre vision de l’entrepreneuriat et de la consommation. En témoigne sa loi « relative à l’économie sociale et solidaire ». Sans entrer dans le détail, par cet acte juridique du 31 juillet 2014, il fait reconnaître que « l’économie sociale et solidaire est un mode d’entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine ». Mais si l’on considère que le Parti Socialiste, et par voie de conséquence ses électeurs, pencheraient vers plus de libéralisme économique, alors sa position peu « pragmatique » pourrait se révéler être un fardeau.
A l’opposé, pourquoi ne pas imaginer Emmanuel Macron. Avec une image jeune et qui n’hésite pas à faire évoluer les discours de la gauche pour relancer l’économie française. Même si la loi Macron (sur la croissance et le travail le dimanche notamment) a fait du forcing (adopté sans vote par l’article 49.3), il pourrait aujourd’hui faire avancer des points positifs de sa reforme pour défendre son action. Le gros problème est qu’il n’a jamais participé à une élection. C’est un bon technocrate mais un politicien peu expérimenté.
Pourquoi ne pas voir aussi une représentante politique ? Ségolène Royal pourrait elle aussi, vouloir prendre sa revanche. Elle, qui n’était pas passée loin en 2007, puis sévèrement battue à la Primaire en 2011, a repris du poil de la bête avec son arrivée au gouvernement. Cette nouvelle position peut clairement la servir surtout avec une COP21 positive.
Christiane Taubira était la dernière icone de l’action de gauche. Très critiquée par l’opposition, elle s’est donnée corps et âmes pour faire passer le mariage pour tous. Sa force, c’est d’être toujours restée fidèle à ses convictions de gauche sans hésiter à égratigner le gouvernement dont elle faisait partie. Sa popularité et sa connaissance des dossiers font d’elle une candidate estimable.
Si on se laisse penser à toutes les éventualités, pourquoi ne pas voir ressurgir le spectre de Dominique Strauss-Kahn. Même si on peut le considérer politiquement mort, rien n’empêche d’entendre souvent des rumeurs sur un potentiel retour. En restant sur son bilan en tant que président du FMI, on peut considérer que cet homme à l’expérience nécessaire pour redresser la France en perte de vitesse. Sa faiblesse, tout le monde la connaît déjà …
Martine Aubry se démarque de plus en plus en montrant son désaccord avec le gouvernement actuel. Elle, qui a perdu au second tour de la Primaire de 2011, peut tenter de se rattraper par son expérience et son statut de cadre du Parti Socialiste. Sa position de frondeuse sans le dire lui permet de ne pas se limiter au niveau des soutiens socialistes.
En conclusion, malgré toutes ces personnalités, la gauche d’aujourd’hui se retrouve sans réel leader incontesté et incontestable. D’autant plus qu’entre la classe politique et les citoyens, les préférences diffèrent.
Cette lacune est une force pour d’autres partis tels l’extrême droite (Front National) qui a déjà fait son choix quand les autres principaux partis (Les Républicains) réfléchissent encore.
Mais la course à la présidentiel est un chemin tumultueux et le débat ne fait que commencer. Affaire à suivre…
Savoir en Débats suivra les avancés de près.